Le système suisse de transport est sûr, fiable et efficace. Il se heurte cependant à ses limites en raison de l’augmentation constante de la mobilité. Par ailleurs, sur un territoire aussi densément peuplé que le nôtre, les grands projets d’aménagement sont non seulement coûteux, mais aussi difficiles à mettre en œuvre sur un plan politique. Il est donc d’autant plus important d’améliorer encore l’utilisation de l’infrastructure existante. Un faible taux d’occupation moyen des véhicules, de longues périodes de stationnement de ceux-ci sur les places de parc, des routes surchargées, des trains bondés matin et soir ainsi que des automobilistes au comportement souvent émotionnel sont autant d’éléments de caractéristiques du système de transport actuel qui compromettent une utilisation optimale des capacités disponibles.
La numérisation croissante dans le domaine de la mobilité pourrait permettre de combler ces déficits d’efficacité. Elle offre en effet la possibilité d’améliorer le taux d’occupation des véhicules, d’éviter ou limiter les courses inutiles et de parvenir à une utilisation plus efficace de l’infrastructure de transport existante. De plus, une mobilité entièrement automatisée peut contribuer à accroître fortement la sécurité routière, dans la mesure où il n’y aura plus d’accidents dus à des comportements émotionnels ou à des erreurs humaines.
Selon les estimations, un parc de véhicules entièrement automatisés et partagés pourrait valoir chaque année un bénéfice de plusieurs dizaines de milliards de francs suisses à l’économie nationale. C’est ce qui ressort d’une étude préliminaire commandée par l’Office fédéral du développement territorial (ARE). Les hypothèses posées restent néanmoins grevées d’incertitudes. Des analyses plus poussées sont nécessaires pour chiffrer de manière fiable les coûts et les bénéfices de la numérisation dans le domaine de la mobilité.
Un bus autonome circulera en principe à partir de fin mars 2018 à Neuhausen am Rheinfall. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a délivré une autorisation pour sa mise en service à titre d’essai. Ce bus, qui sera intégré au réseau de lignes ordinaires, est déjà le sixième véhicule automatisé dont la circulation sera autorisée à titre expérimental par la Confédération. Dans le domaine du transport de personnes à bord de bus autonomes, la Suisse figure parmi les pays à la pointe.
Les véhicules automatisés, leur interconnexion ainsi que leur combinaison avec d’autres possibilités du monde numérique offrent des perspectives intéressantes pour le système suisse de transport. La frontière entre transports publics et trafic individuel va progressivement s’estomper. Ces éléments ressortent d’un rapport approuvé par le Conseil fédéral lors de sa séance du 21 décembre 2016, où il dresse un état des lieux de la mobilité connectée et présente les activités de la Confédération dans ce domaine.